Where Have You Been, Billy Boy, Billy Boy?
D’origine autrichienne, BillyBoy* (c’est son vrai nom et l’astérisque en fait partie) est né au début des années 1960. Orphelin il est adopté par une famille américaine de New York. Il a grandi entre les Etats-Unis et l’Europe.
Réfractaire très tôt aux méthodes éducatives traditionnelles (il refuse catégoriquement d’apprendre les mathématiques), il demande à être inscrit à l’école Montessori de New York qui favorise l’épanouissement personnel en encourageant le dévelopement des dons artistiques. Enfant et adolescent il apparaît dans plusieurs publicités TV (commercials). L’univers de la publicité, des produits de consommation et la culture TV émergeante des années 1960 (cartoons, séries etc) aura un grand impact sur l’imaginaire de BillyBoy* .
Il devient émancipé à l’âge de 15 ans et ouvre bientôt à New York un espace nommé Pizzaz Gallery , où il expose ses tableaux et collages ainsi que les oeuvres d’artistes amis. Plus tard il ouvre une galerie de décoration sur la côte ouest, Fly By Nite, où il propose du design des années 1950 et 1960, des vêtement vintage avec ses propres cérations et autres oeuvres d'art underground. Dès cette époque, il collectionne la poupée Barbie.
Touche à tout. il est successivement modèle, designer, artiste de performance. Il invente le personnage de Mister Modern, dandy post moderne qui évolue dans un décor 1950-1960 et qui devient le personnage central de performances, photographies et court-métrages. Ses installations pour Fiorucci sont remarquées. Ses amis artistes sont Klaus Nomi, Joey Arias, Keith Haring, Jean-Michel Basquiat, Kenny Scharf, Arthur Tress, Calvin Churchman, the Ramones, the New York Dolls, Jackie Curtis, Holly Woodlawn, Taylor Mead, (Warhol/Morrissey ”Superstars” ). Il rencontre l’intellingentia pop art, William Burroughs, Roy Lichtenstein, Andy Warhol. Au Chelsea Hotel où séjourne un temps avec ses malles remplies de poupées Barbie, d’art déco et de Schiaparelli. il croise Sid Vicious et le grand couturier Charles James qui vit, ruiné et oublié de presque tous.
Mi-années 70, Il ouvre sa propre maison de couture alternative sur Park Avenue à New York nommée Surreal Couture. Il créée des vêtements inspirés du surréalisme et du constructivisme. Il invente aussi des bijoux ultra baroques fantaisistes. Le magazine Women’s Wear Daily montre régulièrement ses créations. Il est encouragé par Diana Vreeland qui en fait son protégé et incorpore certaines de ses créations dans la collection permanente du Metropolitan Museum.
En 1982 BillyBoy* rencontre Jean Pierre Lestrade alias Lala, agé de 27 ans, lui même artiste, dessinateur et performer dans le groupe Lala et les Emotions dont il est le chanteur et auteur-compositeur. De cette rencontre-coup de foudre naîtra une union qui dure encore à ce jour et qui s’est traduite par de nombreuses réalisations et coopérations artistiques.
BillyBoy* et Lala emménagent ensemble et s’amusent à créer des bijoux dans la cuisine de leur apartement situé dans le 18ème arrondissement. Bettina Graziani, enthousiaste, les porte dans les soirées mondaines et bientôt le tout-Paris se les arrache. Gerry Stutz, directrice du célèbre magasin Henri Bendel à New York commande une série de bijoux qui sont salués par le NEW YORK TIMES comme le renouveau du bijou fantaisie, le plus intéressant depuis Kenneth Jay Lane et les assimile à du "Chanel cartoon”: ils sont vendus dans la journée. Billyboy* lui-même les y définit ainsi: "C'est comme si Daisy Duck dessinait elle-même ses propres bijoux".
En 1983, BillyBoy*est sollicité par La Ville de Paris et le Musée Galliéra pour organiser la première rétrospective hommage à Elsa Schiaparelli pour laquelle il prète de nombreuses pièces de sa collection. Le musée des Arts de la Mode, créé par Yvonne Deslandres accueille une partie importante de ses créations de Surreal Couture dans sa collection permanente.
En 1984, suite au sucçès fulgurant des bijoux “cartoon Chanel”, à New York, BillyBoy* se décide à ouvrir avec Jean Pierre Lestrade/Lala son atelier Surreal Bijoux au 6 rue de la Paix à Paris. Le lancement aura lieu chez JANSEN rue Royale où pas moins de 1000 bijoux exclusivement faits main sont présentés au tout-Paris. Des go-go dancers en tenue psychédéliques recouverts de bijoux ocupent la vitrine sous un immense portrait de BillyBoy* qui relance l’expression "Get Groovy" inscrite en signature.
BillyBoy*, toujours secondé par Lala, créera également des bijoux pour des couturiers et designers: Emanuel Ungaro, Thierry Mugler, Bernard Perris, Hanae Mori, Francesco Smalto, Charles Jourdan... Ses bijoux sont vendus en France, aux USA, au Japon, à Londres, en Italie, en Allemagne. Stars et célébrités les portent: Bettina, Lauren Hutton, Arielle Dombasle, Liz Taylor, Marisa Bereson, Jackie Onassis, Lauren Bacall, Diana Vreeland, Andy Warhol, Boy George, Ray Charles, Guns N' Roses, Michael Jackson, Les Communards...
Cette même année, BillyBoy* demande aux couturiers français d’habiller pour lui la poupée Barbie. Cette idée originale ralie très vite la presque totalité de la profession. Elle donne lieu à une exposition itinérante baptisée Le Nouveau théâtre de la Mode qui fait le tour de France en TGV et qui rencontre un sucçès populaire et médiatique prodigieux.
A cette occasion il créée pour Mattel France la première poupée Barbie portant le nom d’un designer, le sien. Il habille Barbie Le Nouveau théâtre de la Mode en total look BillyBoy* : robe-fourreau, lunettes et ongles laqués noirs portant une cascade de colliers dorés “tout comme BillyBoy*” dans le style qu’il a mis à la mode. Une révolution dans le monde rose fluo de Barbie!
En 1986, son livre intitulé Barbie Her Life and Times (Barbie, sa Vie son Epoque) sort aux USA. BillyBoy* est le premier à analyser le phénomène sociologique qu’elle représente et l’influence de la haute couture sur l’évolution de cette icône américaine. Le livre deviendra un best seller traduit en 14 langues.
Pour les collectionneurs américains BillyBoy* crée une nouvelle poupée Barbie pour Mattel USA: Feelin' Groovy Barbie by BillyBoy*, illustrée sur la boite assise sur l’Arc de triomphe, un verre de cocktail à la main. C’est la première Barbie aux USA griffée par un créateur, avant Oscar De La Renta et autres. La tournée Barbie s'exporte aux USA où elle voyage dans les plus grandes villes du pays avec un succès immense. Elle se termine en apothéose à New York dans par soirée où affluent stars et célébrités et au cours de laquelle Andy Warhol dévoile, au cotés de BillyBoy*, son portrait de Barbie. Voir article complet sur BillyBoy* & Barbie sur le site de la Fondation Tanagra, Dessine-moi une Barbie.
Cette année le journal britannique THE OBSERVER lui décerne le titre d'homme de l'année pour ses bijoux " drôles, inventifs et fous". Vivienne Becker, auteur de l'article, qualifie ses bijoux de "...irrésistiblement drôles et désinvoltes, d'un chic fou, naïfs, excentriques, rebelles..."
En 1988, BillyBoy* et Lala sont invités par Absolut Vodka sur le vol inaugural du Concorde New York-Paris-Stockholm pour recevoir l’Absolut Vodka Award saluant le foulard de soie et le bijou Absolut BillyBoy*”en série limitée.
En pleine perestroika sous la présidence de Michael Gorbachev BillyBoy* est Lala sont invités à l’ambassade d’Angleterre à Moscou où ils présentent une exposition de Surreal Bijoux et où BillyBoy* donne une conférence sur l’histoire du bijou fantaisie. Ils rencontrent le couturier Zeitzev Ils se font déposer sur la Place Rouge par la Rolls Royce de l’ambassade (alors la seule en URSS) et provoquent un attroupement en photographiant les passants moscovites surpris et ravis de recevoir leur portrait en polaroìd, des catalogues de l’expo Barbie et des broches Happy Faces de BillyBoy*, qui lui même porte une minijupe, la veste à franges en cuir argenté de David Cassidy et un chapeau de cowboy!
A son retour British VOGUE réalise un reportage sur BillyBoy* dans son numéro spécial “Modern Legends”.